« Ma chérie, ma princesse, tu as 5 mois et demi aujourd’hui. Jusqu’à présent nous faisions du cododo mon bébé. La nuit de notre première rencontre, celle pendant laquelle tu ne voulais pas de ce grand berceau tout froid et où tu ne voulais t’endormir que contre moi, blottie et rassurée, j’ai compris. J’ai compris qu’un bébé a besoin de se sentir protégé, il a besoin de sa Maman, tout simplement. En fait c’était évident mon bébé. Mais il a fallu que tu me le fasses comprendre. Alors je t’ai écouté ma chérie, tu as dormi deux semaines dans notre lit, en toute sécurité, puis tu as accepté d’aller dans ton couffin. Ton couffin je l’ai collé à notre lit, tout près de moi. Ainsi tu entendais ma respiration, j’écoutais la tienne. Nous nous sommes bercées mutuellement comme ça durant 5 mois et demi. C’était si rassurant et confortable… Tu n’as jamais eu besoin d’élever la voix lorsque tu avais besoin de moi. Jamais. Maman te surveillait ma chérie. A quoi bon attendre que tu pleures? A quoi bon te laisser stresser, et penser que tu étais seule? Mon instinct a été le bon: tu es un bébé calme et serein, tu ne pleure pas beaucoup, voir parfois jamais. Même lorsque tu as grandi, que tu étais à l’étroit dans ton couffin, nous n’avons pu nous résigner à changer ce doux rituel. Ton Papa a déménagé ton lit de grande dans notre chambre, et tu as pu continuer à dormir paisiblement près de nous. Car oui, nous étions bien tous les trois. Nous n’étions pas pressés de te voir grandir.
Mais mon bébé tu grandis oui, ton sommeil devient plus fragile, et je te réveillais lorsque je me levais la nuit. Je t’entendais chercher à nouveau ton sommeil, en silence, et ça me brisait le coeur. Car toi ma princesse tu es mon bébé parfait, tu fais tes nuits depuis longtemps! Mais moi je me lève souvent la nuit, Maman dors mal depuis des années tu n’y es pour rien… Alors ce soir ma chérie, ma jolie Aïnoha, tu dormiras paisiblement, sans micro réveils. Ta chambre sera maintenant ton cocon, tu verras, tu en feras de jolis rêves promis! Je te sens prête, je sais que tu es de mon avis. Mais je te le promet mon bébé, Maman restera tout près. Je serais là, juste de l’autre côté. Tu peux m’appeler si tu as besoin de moi, je suis là pour toi ne l’oublie jamais. Jamais ma chérie. Tu n’es pas seule, je veille sur toi. Maintenant endors toi ma princesse, et demain à ton réveil on se retrouve. Fais un beau voyage au pays des rêves, Maman t’aime fort. »
Et voilà le cap est passé. Ce soir là en lui murmurant ces doux mots à l’oreille j’ai réalisé qu’Aïnoha avait grandi. Elle s’est endormie en souriant, en cinq minutes. Seule dans sa chambre, comme une grande. Et moi, le cœur serré, qui suis restée un long moment derrière la porte, à guetter le moindre signe d’angoisse… qui attendait… quoi en fait? Elle était prête, elle me l’a fait sentir. Je l’ai écoutée, et j’ai bien fait. Elle n’aura eu besoin d’être rassurée qu’une fois. Une seule. Et en quelques minutes les larmes ont disparues, et plus rien jusqu’au matin, à 11h comme à son habitude.
Je l’ai tellement appréhendé ce changement! La peur de ne pas être là pour la surveiller, de ne pas l’entendre à temps. Il y a le babyphone me direz-vous, mais celui-ci ne se déclenche que lorsqu’il y a un bruit conséquent ( donc des pleurs ), or ici il y a peu de pleurs, je ne voulais donc pas lui infliger une attente inutile. Je ne voulais pas qu’elle soit obligée de pleurer pour m’appeler, qu’elle se sente abandonnée. Oui c’est le mot qui a résonné en moi, « abandonnée« , c’est l’impression que ça me donnait. Allait-elle bien le vivre, d’être tout d’un coup seule dans une pièce, de ne plus entendre notre respiration? Le dilemme a duré un mois, car au départ nous nous étions fixé 4 mois. Enfin » nous »… je dirais plutôt la société, les articles médicaux, les professionnels qui nous entourent. Apparemment il est plus difficile pour le bébé de changer de chambre au-delà de ses 6 mois. L’âge où il comprend parfaitement ce qu’est la séparation. Vrai ou faux c’est un long débat, en tout cas en tant que jeunes parents, nous avons été influencés par cette idée. Mais nous avons reporté sans cesse ce moment. Aucun de nous n’était prêt tout simplement. Nous avons donc suivi notre instinct. Et c’est bébé qui nous a guidés, les choses se sont faites naturellement.
La date avait donc été fixée en avance. Une manière de nous y tenir, et de ne plus reporter. J’ai donc pu adapter en douceur le rituel du coucher: durant une semaine, au moment ou je marchais en berçant bébé dans mes bras, j’allais un instant dans sa chambre, afin qu’elle s’habitue à ce nouvel environnement et qu’elle l’associe au bien être qu’elle ressent dans mes bras. Je lui ai plusieurs fois expliqué en chuchotant que bientôt, je la poserais ici dans son lit, et non plus dans notre chambre. Nous lui avons également fait partager le moment du « déménagement », elle a regardé son Papa déplacer le lit du début à la fin. Toutes ces petites choses sont importantes pour bébé, les repères ont ainsi pu être conservés.
Notre rituel du coucher, élément indispensable pour une nuit sereine reste donc inchangé, et ça marche! Aïnoha fait toujours ses nuits exemplaires, 22h30-11h ( le bonheur n’est ce pas? ). Toute la petite famille s’y retrouve, au moins maintenant je peux me lever la nuit sans culpabiliser de réveiller mon bébé! L’occasion à chaque fois bien entendu de me glisser près d’elle sur la pointe des pieds…et d’écouter sa douce respiration qui me manque tant pour m’endormir!
Et chez vous les amis, comment s’est passé cette étape? L’avez-vous appréhendée aussi?
22h30-11h ?? Quelle dormeuse !! C’est super pour toi, tu dois être bien reposée 🙂
Ici le cododo est toujours d’actualité à presque 9 mois… J’adore !
En tout cas c’est super d’avoir effectué ce changement quand elle était prête.
Sa chambre est toute mimi !
Bises 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Oui elle me fait des nuits de rêve!! Dès le début elle a pris notre rythme, son papa commence le boulot tard et moi je ne suis pas une lève tôt alors chez nous personne n’est levé avant 9 ou 10h! Grâce à mon super bébé effectivement je fais toujours mes grasses mats, un beau pied de nez à ceux qui disaient « tu verras quand tu auras ton bébé » 😉 Tant que vous êtes bien c’est le principal continuez! Après tout dans beaucoup de sociétés les enfants dorment avec leurs parents jusqu’a l’âge de 2 ou 3 ans!
J’aimeJ’aime
C’est rare que ce soit la maman qui empêche le bébé de dormir XD
Je n’avais jamais entendu parler de cette barrière des 6mois. Chez nous, l’ainé est allé rejoindre sa chambre à rois semaine et le cadet à 11 mois. L’important c’est de sentir que vous êtes tous prêts et visiblement chez vous ça s’est passé dans la douceur donc c’était surement le moment idéal 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Oui tu as vu nous on fait dans l’originalité: c’est moi qui ne fais pas mes nuits! La sage femme m’avait parlé de ce cap des 6 mois ( apparition des « caprices », conscience de la séparation…) et la pédiatre me l’a confirmé. Ce n’est peut-être pas fondé, mais comme nous étions prêts à franchir le pas on en a profité… Dans le cas contraire il est clair que je ne me serais pas faite prier pour la garder avec nous!
J’aimeJ’aime
Chez nous ça a ete tres vite car des son 7eme jour de nuit il dormait dans sa chambre seul. Au depart dans sa nacelle puis dans son grand lit a l age de 2 mois et demi.
Ici les nuits c ‘est 20h30-07h30 (en ce moment) avant c etait 20h30-08h30. On a toute la soiree à nous et c est génial 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Ah oui c’est l’avantage d’un bébé qui se lève plus tôt: il vous laisse des soirées en amoureux! Trop fort Gaspard!
J’aimeJ’aime
Un joli succès qui montre que tu es à l’écoute de ta fille, c’est l’essentiel! 🙂 Ici, on voulait faire comme vous. La Bête a donc dormi collée à notre lit, dans sa nacelle, ses 3 premières semaines. On comptait ensuite coller son lit au nôtre. Mais voilà qu’un soir, notre minuscule nourrisson de 3 semaines hurlait, ne trouvant pas le sommeil. On se relayait, la berçait, rien à faire. On l’a posée dans son lit (encore dans sa chambre) 3 minutes, le temps de souffler avant de replonger dans ces pleurs. Seulement, le silence. On s’est regardés, stupéfaits, puis sommes allés voir: la puce dormait profondément! On était comme deux idiots! Ainsi, avec les mêmes angoisses que toi, les mêmes questions et le même sentiment d’abandon (en plus, elle était si petite!) on a renouvelé l’expérience le lendemain: même succès, ce fut sa première nuit complète. Elle a donc continué de dormir dans sa chambre ensuite et a, globalement, toujours très bien dormi la nuit! Comme toi, je me suis adaptée à elle, l’ai écoutée, et son sommeil est très paisible depuis. Elle aime qu’on la couche et ne pleure jamais ni au coucher, ni au réveil.
J’aimeAimé par 1 personne
Comme quoi ce sont bien eux qui décident! 3 semaines, si petite c’est fou ça! L’écoute c’est très important pour moi, c’est la base de la confiance qu’ils nous porteront plus tard… Je nous souhaite alors encore pleins de belles nuits paisibles 😉
J’aimeJ’aime