On y est: 18 mois. Un an et demi. L’âge de l’affirmation, l’âge des envies d’indépendance. Aïnoha n’est plus un bébé, et ça me donne les larmes aux yeux de l’écrire. Non pas parce que je la préférais avant, mais plutôt parce que ça va bien trop vite.
Mais… je dois l’avouer… je suis si fière! Elle est à un âge où ses progrès son quasiment quotidiens, et je ne me lasse pas de l’admirer, ma fille.
L’image de ce petit être aux yeux noirs, si fragile et si dépendant qu’elle était il y a un peu plus d’une année, se télescope sans cesse avec celle de la petite fille pétillante qu’elle est aujourd’hui. Difficile parfois pour un cœur de Maman nostalgique! J’ai la chance cependant d’avoir une petite fille très affectueuse, et pour mon plus grand bonheur mon petit bébé a encore très souvent besoin de se blottir dans mes bras.
Et mes bras seront là pour toi aussi souvent que tu le voudras ma chérie…
Mais la guimauve ça va un temps, car l’heure n’est pas à la nostalgie, ni à mes émois de Maman d’ailleurs: Aïnoha ne blague pas, elle grandit.
Et grandir, ça signifie quitter les bras de Maman après plusieurs minutes d’amour, pour se diriger en courant vers la prochaine bêtise acquisition libre d’autonomie. Jouer à la dînette, c’est tellement mieux avec les vrais verres bien fragiles de Papa et Maman! ( Certes, les laisser à sa portée est risqué. Si un architecte d’intérieur passe par là… on est prêts à refaire toute l’organisation de la cuisine ). Jusqu’à présent pas de casse je précise bien… mes réflexes sont décidément au top.
Aïnoha veut tout faire comme nous, et surtout avec les mêmes objets que nous. Sinon c’est pas drôle. On a beau lui prêter un vieux téléphone fixe pour qu’elle puisse avoir toutes les conversations téléphoniques qu’elle souhaite, elle reste en permanence en quête de l’objet interdit par excellence: mon smartphone dernier cri qui coûte une blinde… Gare à moi si je l’oublie sur le canapé! Aïnoha est d’une vivacité à toute épreuve…
Alors comment allier sécurité et besoin d’autonomie?
J’essaie le plus possible de permettre à Aïnoha de participer aux tâches quotidiennes. Quitte à ce que les choses prennent plus de temps, je la laisse par exemple mettre le linge dans la machine à laver ( hyper pratiques en fait, ces petits trucs! ) pour son plus grand bonheur, ou balayer elle-même les miettes de son goûter. Et j’ai intérêt à être plutôt discrète quand je passe derrière elle, sinon Mademoiselle se vexe!
Aïnoha est ainsi ravie d’apporter elle-même ses couverts et son assiette sur la table à l’heure du dîner, de choisir ses jouets pour le bain, de m’aider à faire le ménage, ou même de trier les cartons dans le bac à recyclage. Sa quête d’autonomie, j’essaie en fait de la satisfaire le plus souvent possible. Et ce, même si je suis parfois réticente au départ: monter les escaliers, je trouvais plus sécurisant de lui apprendre à le faire à quatre pattes… mais non… bien évidemment c’est debout comme nous qu’elle veut le faire. Alors soit.
Bien entendu cette quête d’autonomie se heurte parfois à nos limites: quand elle persiste à vouloir mettre ses chaussures seule, alors que le temps ne joue pas en notre faveur, je me dois de la jouer tout en finesse. Je lui propose alors de « l’aider », ou de « le faire ensemble ». Ainsi mon aide trouve grâce aux yeux de Mademoiselle, et, ouf, on part à l’heure.
J’essaie donc le plus possible de faire preuve d’empathie, et de me mettre à sa place. Après tout… je ne suis pas certaine d’apprécier qu’on me soulève d’un coup alors que j’étais occupée, pour me transporter ailleurs sans mon avis. Je lui parle donc désormais « comme à une grande »: par exemple: » Je pense que ta couche est pleine ma chérie, on monte les escaliers ensemble et on va la changer? » ou bien » Tu vas chercher ton manteau? On va sortir ». Je lui explique toujours ce qu’on va faire, une manière je l’espère de la mettre en confiance, et de lui montrer que je la considère comme une personne à part entière, avec ses sentiments et ses envies.
On est donc dans le thème de la parentalité bienveillante, j’en parlais d’ailleurs il y a quelques jours. Cette période du développement d’Aïnoha me prouve que les principes d’éducation qui m’avaient séduite jusqu’à présent portent leurs fruits pour le moment.
Accompagner, écouter… ça a parfois ses limites!
Et oui nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours… nous sommes humains son Papa et moi, et parfois la patience n’est pas toujours de la partie. Difficile pour son Papa de passer par un dialogue constructif en voyant Aïnoha taper la télé ( et avec le sourire s’il vous plait ) avec une télécommande malgré nos interdictions et nos explications, et effectivement je ne m’oppose pas à ce qu’il la mette au coin quelques minutes… Le tout est de rester cohérents entre nous et de ne pas nous mettre en désaccord, même si moi je dois avouer que j’aurais du mal à punir ma fille.
Parfois on est juste fatigués, pressés, et on « oublie » alors de prendre le temps d’expliquer. Ou bien on en a pas envie tout simplement, je l’avoue sans détour. Heureusement ces moments sont rares, alors ils font figure d’exception! Mais ça nous arrive, oui, comme à tout le monde… non? Dans ce cas, j’explique à Aïnoha que Maman est un peu fatiguée aujourd’hui, et que je comprend qu’elle soit en colère. Je lui explique qu’on va faire de notre mieux toutes les deux, et que ça ne change rien à mon amour pour elle et aux gros câlins qui l’attendent.
J’ai la chance d’avoir une petite fille patiente et compréhensive, forcément ça aide dans l’application de la parentalité bienveillante. Même durant les « soirs difficiles », elle me prend souvent la main ou me caresse les cheveux… comme pour me redonner confiance, comme pour me rassurer: oui, elle m’aime toujours…
Du haut de ses 18 mois, je reste impressionnée par son empathie à mon égard. Petite fille de plus en plus autonome, elle semble vouloir me prouver qu’elle reste mon petit bébé, et qu’elle aura toujours besoin de moi. Parfois, alors que je la regarde évoluer avec mes yeux attendris, elle s’arrête soudain pour venir me prendre la main, et m’invite à venir participer. Est-ce pour se rassurer… ou me rassurer?
Ce qui est certain, c’est que je lui exprime sans retenue mon sentiment de fierté à son égard. L’encourager, la valoriser… j’y prête une attention toute particulière! Je ne suis jamais dans la retenue quand il s’agit de la féliciter, ou de lui témoigner mon admiration. Oui, ce trait maladroitement dessiné au feutre est MAGNIFIIIQUE, et même si la moitié du repas est tombée par terre, ouiiiiii tu as mangé toute seule comme une grande ma chérie bravooo!! Elle sait mettre ses chaussettes toute seule: c’est GENIAAAL!!!
Chaque petit progrès, chaque nouveau mot… sont pour moi autant de cadeaux d’une valeur inestimable que ma puce m’offre jour après jour. Je m’estime gâtée, chanceuse. Ma fille s’épanouit, grandit. Il n’y a pas de plus belle récompense. Sans le savoir elle m’offre le meilleur… tout simplement.
Alors continue à prendre ton envol ma chérie, mais pas trop vite je t’en prie… attends encore un peu avant de déployer tes jolies ailes. Je resterais tout près, je t’en fais la promesse. Juste pour ces moments où tu aurais envie de redevenir mon tout petit bébé… juste un instant.
Tu es entrée dans une période magique et j’ai l’impression qu’en plus, la phase d’opposition de ta puce est (encore) légère. J’ai adoré cette phase 18-24 mois, avec une métamorphose impressionnante et plein de nouvelles expériences! J’ai agi exactement comme toi et ça porte ses fruits: La Bête est pleine d’empathie, de compréhension et de joie de vivre. Profite bien de ces précieux moments, ils s’envolent si vite…
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Oui pour le moment je n’ai pas à me plaindre 😊 c’est sûr que c’est une période hyper intéréssante, je m’éclate!
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L’autonomie… Une bien belle étape ! Je comprends que ta fille ait envie de faire comme vous. Car c’est la vraie vie. Et finalement à quoi ça sert de grandir si ce n’est devenir autonome et être indépendant donc… Faire comme les adultes 😉
Un joli billet où ton amour est palpable à chaque mot.
Continue de t’épanouir Aïnoha… ❤
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Oh merci pour ton petit mot! Et oui, rien de mieux pour apprendre que d’imiter 😊. Et c’est super d’assister à ça au quotidien…
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Ici aussi c’est une clé, toujours prévenir, expliquer, lui demander s’il veut aider.
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Et ainsi on crée une complicité unique 😊
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C’est magique cette période du statut de bébé on voit arriver une petite fille qui s’émancipe. Je garde un tendre et lointain souvenir de cette période (puisque mon bébé a 30 ans !). Je repense à sa soif d’apprendre, elle nous épatait avec sa verve et faisait bien rire les commerçants. . Que du bonheur ! Et puis après il y a eu les premières séances de cinéma, on avait le rituel de pister les nouveaux Disney..bref de beaux et tendres souvenirs, des nouvelles étapes qui vont vite arriver ! La chance !
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Oh oui le cinéma… il me tarde de partager ces moments avec elle! On laisse un petit bébé avec nostalgie… mais on découvre une petite fille extraordinaire!
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