Depuis plusieurs semaines, hasard ou coïncidence, je tombe sur divers articles et reportages consacrés à une nouvelle tendance: faire appel à une nounou de nuit.
Une tendance qui gagne du terrain, et qui séduit de plus en plus de foyers à en croire les sondages! Révélation ou effet de mode, ce qui est certain c’est que les nounous croulent actuellement sous les demandes à en croire les médias.
Le principe? Une nounou est chargée, le plus souvent à domicile, de veiller sur votre merveille toute la nuit du soir au matin. Les tarifs sont forcément plus élevés que pour une garde d’enfant classique. Mais curieusement aucun diplôme spécifique n’est demandé. Du moins pas systématiquement. Ce mode de garde peut être ponctuel, ou devenir régulier selon les demandes.
Dans un reportage télévisé, j’ai même pu assister à un réel emménagement de la nounou dans la famille qui l’embauchait: tout un sous sol lui était consacré, avec une chambre ( munie d’un petit berceau bien entendu… ), une salle de bain et tout le confort nécessaire.
En fait autant le dire de suite: ce reportage m’a indignée. Les parents, assez aisés, ont embauché une nounou de nuit dès les premiers jours de leur bébé. La raison? La Maman voulait retourner travailler au plus vite, et ne voulait pas » être fatiguée » à cause des pleurs la nuit. Très vite d’ailleurs la nounou de nuit de nuit est devenue aussi une nounou de jour. Parce que « ils n’avaient pas le temps ». Normal, le shopping, le spa, et les parties de golf ça prend pas mal de place dans un emploi du temps. Bref j’ai dû me résigner à regarder ce nouveau né de quelques jours être dorloté et choyé par une perle de nounou il faut le dire, mais elle n’était pas sa Maman. Et à mes yeux on ne remplace pas des parents.
J’en viens donc à lancer mon débat: La nounou de nuit on est pour ou contre? Alors bien entendu je ne parle pas des parents qui professionnellement n’ont pas le choix: quand on travaille de nuit forcément c’est différent. Et d’ailleurs c’est un mode de garde idéal quand on a des horaires décalés. Non je parle plutôt de ceux qui auraient tendance à céder à cette forme de facilité, bien que je n’aime pas vraiment ce mot car confier son enfant n’est jamais facile…
Sans parler du coût que cela implique, j’ai vu dans les sondages que pas mal de parents seraient prêts à tenter l’expérience. Mais quelles sont les raisons? Quelles sont les raisons qui peuvent pousser à « déléguer » autant?
Voici mon point de vue, qui n’engage bien évidemment que moi car chacun fait bien comme il veut. Je pense que quand on fait un enfant, c’est pour le meilleur et pour le pire. Voilà. Bien plus que le simple fait de « céder à la facilité », confier son enfant la nuit juste pour se reposer n’est pas dans l’intérêt de son développement à mon avis. Un nouveau-né, ça a besoin de la chaleur, de l’odeur, de la voix de sa Maman ( et de son Papa!) avant tout… Dès les premiers jours ces petits êtres si fragiles et tellement dépendants ne demandent qu’une chose: être rassurés… aimés. Alors que ressentent-ils à la tombée de la nuit, déjà si angoissante pour beaucoup, quand leurs parents s’éloignent? Que ressentent-ils quand ces derniers restent sourds à leurs pleurs, malgré la présence rassurante mais inconnue d’une adorable nounou?
J’ai lu plusieurs fois que c’est un fait: les nouveaux nés reconnaissent leurs parents dès la naissance. D’abord Maman, grâce à son odeur et au son de sa voix, puis Papa, grâce à sa voix perçue in utéro, et aux traits de son visage. Oui ils nous reconnaissent et nous aiment déjà nos amours! Les priver de cet amour si tôt me sidère. Pas occasionnellement, bien entendu: une nuit gérée par une nounou peut être un super cadeau pour une Maman éprouvée par un accouchement anormalement difficile, ou ayant des soucis de santé. C’est évident! Mais pas quand on est « juste fatigué« …
Être Maman oui c’est fatiguant les premiers mois, oui c’est éprouvant, et parfois difficile. Faut-il pour autant reculer à la première difficulté? Après tout la vie nous a fait un cadeau, relevons le défi. Et quelle fierté quand on surmonte tout ça… La fierté de pouvoir se dire « je l’ai fait« . ça ne fait pas de nous des parents parfaits, les parents parfaits n’existent pas de toutes façons, mais ça donne tellement confiance!
Un bébé ça pleure oui, de jour comme de nuit. Pourquoi assumer son rôle uniquement en journée alors? Même si être parent est le plus beau métier du monde, ce n’est pas un 35h. Et non. C’est un boulot à plein temps. J’ai l’impression que c’est ce que certains oublient parfois. Et forcément ce nouveau rôle prend du temps… beaucoup plus qu’on se l’était imaginé. Alors ça nécessite quelques sacrifices oui: certains loisirs attendront, une carrière peut être mise entre parenthèses, le temps pour soi peut être sacrément restreint. A mes yeux le jeu en vaut largement la chandelle, mais ( heureusement ) tout le monde n’a pas mes yeux. Et je le respecte. Après tout il vaut mieux confier son enfant à quelqu’un de confiance plutôt que de mal gérer les pleurs et lui faire du mal contre son gré.
Comme toute chose il ne faut juste pas en abuser en fait. Une nuit ou une semaine pourquoi pas, si ensuite on se sent mieux pour reprendre son rôle, mais de là à en faire une habitude de vie je trouve ça excessif. En grandissant ces enfants ne se sentiront-ils pas relégués au second plan? Que penseront-ils de ces parents qui ne sont là que pour partager les bons moments?
Et encore… s’occuper de bébé la nuit n’est pas forcément un mauvais moment je trouve. Oui on est fatigués, oui le sommeil manque. J’ai été la première à en souffrir. Mais… la nuit tout est calme, et c’est comme si le temps était suspendu. Une fois bébé dans les bras, sa petite respiration devient rassurante, une vague d’amour nous envahit. Un instant intime, qui n’appartient qu’à nous. Parce que ce petit être a besoin de nous, de tout notre amour. La fatigue laisse place à la sérénité, et chacun se rendort apaisé. Ces moments, aussi difficiles qu’ils ont été, je ne les aurais laissés à personne. Personne. Ils ont fait partie de mes débuts de Maman, de notre intimité. Je n’ai aucune photo de ces instants, juste mon souvenir. Celui de mon petit bébé heureux de trouver un sein réconfortant, blotti tout contre moi. Celui de ma petite Aïnoha si fragile, si demandeuse. Un petit regard que je n’oublierais jamais, un petit regard qui signifiait peut-être… » Merci Maman « . Merci d’être là pour moi.
Et chaque nuit j’étais là pour Elle…
Je suis bien curieuse de connaître votre point de vue sur la question! La nounou de nuit: pour ou contre?
Je suis bien d’accord avec toi, c’est un peu trop « facile » de faire appel à une nounou dès les premières difficultés. Et après quelle est la suite ? Une nounou pour les dents, un nounou pour la varicelle, une nounou réservée à l’avance pour gérer les 2/3 jours qui suivent un vaccin? Et pourquoi pas une nounou Terrible Two? C’est une fausse solution pour moi si c’est du quotidien, c’est dire à son bébé « désolée mais je m’occuperai de toi quand tu fera tes nuits ».
Malgré cela je pense que c’est une bonne solution ponctuellement pour permettre à des parents épuisés de recharger les batteries, de se retrouver un peu à deux ou en cas de suites de couche particulièrement difficiles. Mais dans de rares cas du coup.
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On est d’accord! D’ailleurs si on m’avait imposé une nounou de nuit, pour cause de santé par exemple, je l’aurais très mal vécu en fait: je me serais sentie privée d’une partie de la vie de ma fille, et donc de ma vie de Maman.
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Ponctuellement après tout pourquoi pas, en fait c’est quelque chose qui me laisse un peu de marbre. Je pense qu’il y a des domaines tellement plus importants qui ont de réelles répercussions sur notre société et sur la santé des enfants comme par exemple le fait de ne pas allaiter (risques plus élevés d’avoir de l’asthme, du diabète, de l’obésité… tu vois ce que je veux dire !), les césariennes de convenance (dans les pays où cela est légal comme au Brésil)…
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Ah mais c’est sur qu’il y en des sujets qui méritent de faire débat! Je suis d’accord avec toi. Mais après avoir vu ce reportage à la télé ça m’a tellement démangée d’écrire sur le sujet… 😉
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Chaque bébé est unique, et grandit différemment. Il est compliqué de dire blanc ou noir sur un sujet si tendu. J’en discutais avec un ami en vacances qui me confiait qu’il a déposé son enfant (atteint de RGo) qui ne faisait pas ses nuits chez ses parents quelques nuits, histoire de juste pouvoir « survivre »… Il s’endormait sur le chemin de son taf, a manqué de se faire virer car il pionçait la journée et on en tirait plus rien. Une semaine ça va, un mois ça commence à être dur, lorsque depuis plus de 3 mois les nuits sont morcelées et que les 2 parents ont repris le taf, que des vies sont en jeu et que les parents sont loin ou juste pas dispo, alors why not car il en va de la survie.
Après, à quel niveau met on la barrière comme tu dis… les dents ? les séances post vaccins ? le changement de couche ?
Je ne sais pas. Perso je sais qu’en vacances, après notre première nuit compliquée suite au voyage et à la canicule, c’est sans complexe que j’ai réussi à convaincre la maman de confier bébé à ma mère et à ma soeur, histoire qu’on puisse dormir pour la première fois 8h d’affilée depuis très longtemps.
Après, le côté « manque d’expérience » peut être une vaste discussion, mais quand tu sais que parfois des ass mat tuent accidentellement des bébés en leur donnant trop de Doliprane, le débat devient empirique…
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Je partage ton avis: quand comme tu dis c’est une question de « survie » là oui il ne faut pas hésiter à demander de l’aide! Dans le reportage que j’ai vu ça parlait clairement de « confort », et c’est ce qui m’a révolté. Et puis confier bébé à la famille de temps en temps ne peut faire que du bien au contraire! Tu vois ma famille est loin et du coup on a jamais pu le faire, mais je pense que ce serait une richesse pour Aïnoha de passer un peu de temps avec sa famille. Tout comme aux grands parents, ainsi les liens se tissent…
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