Quand j’ai su que ce serait _Elle_ …

Il y aura eu une série de mystères vraiment anecdotique durant ma grossesse que je ne suis pas prête d’oublier, et que je me plairais à raconter à Aïnoha plus tard en riant: le suspens concernant ses échographies.

Durant l’échographie du premier trimestre, celle qui nous vend tant de rêve parce qu’elle nous présente… un « vrai » bébé… l’émotion était à son comble. Pendant que l’échographiste était concentrée à la recherche de mesures plus « médicales », nous on l’admirait, les yeux rivés sur ce grand écran, ce petit bout d’être humain déjà parfaitement formé et mobile qui faisait des galipettes dans mon ventre. Une tête, deux bras, deux jambes, l’essentiel était là. Une fois rassurés sur la parfaite santé du bébé, on a alors osé THE question: « et euh d’après vous madame ce serait plutôt une fille ou un garçon? « … Suspendus à ses lèvres on l’a observée, à la recherche du moindre indice.  » Je dirais à 70% fille, mais à ce stade rien n’est garanti… ». Il nous aura fallu nous contenter de cette maigre supposition durant de longs mois. Pour de futurs parents impatients comme nous c’était une torture.

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Et puis il y a eu ce rendez-vous gynéco bien placé, quelques semaines plus tard, durant lequel j’ai repris mon investigation. Pour mon plus grand bonheur la gynéco a été ma complice: « on va voir ce qui se cache là dedans » elle m’a dit. Mon cœur battait à 100 à l’heure. Là, maintenant, dans cette pièce, j’allais ENFIN savoir. Savoir si ce serait Lui ou Elle, savoir si ce petit amour de ma vie serait mon fils ou ma fille… Mon destin se jouait à ce moment précis. Ce serait alors les dernières secondes de mystères, la fin d’un suspens insoutenable. Depuis toutes ces années… toutes ces années durant lesquelles je parlais de « mes futures enfants » que j’attendais tant de rencontrer, de découvrir, d’aimer… Et bien là on allait me le/la présenter. Garçon ou fille je n’avais franchement pas de préférence. Enfin si, j’aimerais les deux. Car mon cœur de maman serait de toutes façons comblé par ce petit être tant attendu, en sachant qu’il serait un jour grand frère ou grande sœur. Alors garçon ou fille en premier? Peu importe! Mais que j’avais hâte d’en savoir plus sur ce petit être qui arrondissait doucement mon ventre…

 » C’est marrant, le fœtus a croisé les jambes! J’ai beau tourner, je ne vois rien! Ce sera pour la prochaine fois! « … Hilarant. Vraiment. En fait c’est comme si on coupait la fin d’un film suspens, et qu’on vous disait en riant  » Pas grave tu verras la fin le mois prochain hein ». J’étais dans le même état d’esprit. Avec l’envie en plus d’embarquer la sonde et son écran chez moi pour me faire justice moi-même. Mais j’ai fini par rire aussi: alors comme ça ce petit cœur souhaite rester anonyme… soit. Je joue ton jeu. Mon envie d’achats compulsive attendra bien encore un mois de plus. On m’a alors conseillé d’acheter du neutre, conseil que je n’avais pas du tout envie d’appliquer. Pour moi ce bébé aurait son identité, des looks bien à lui. Hors de question de priver ma fille de la couleur rose que j’aime tant, ou d’habiller mon fils en blanc tous les jours! Pour patienter je m’étais crée deux listes shopping bien distinctes, tout en sachant que malheureusement l’une d’elles ne servirait pas.

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Et puis lentement mais sûrement le rendez-vous gynéco tant attendu est arrivé. Je trépignais. Alors mon/ma chéri(e) tu es décidé(e) aujourd’hui? Prêt(e) à nous révéler ton secret? J’étais confiante: ça remuait là-dedans: impossible que quoi que ce soit nous échappe! Je m’installe… l’écran s’allume. Je retiens mon souffle… Pour me détendre la gynéco me propose une idée: elle ne me dit rien, et note le sexe du bébé dans une petite enveloppe qu’on ouvrira à deux avec son Papa le soir. J’adore. J’imagine la mise en scène, ce moment intense qu’on allait vivre. J’en ai déjà les larmes aux yeux. Alors je baisse le regard pour ne pas tricher, et fixe avec amour mon ventre arrondi. Quelques secondes à peine. La voix de la gynéco me sort bien trop tôt de mes rêveries:  » Bon ne vous faites pas trop d’espoirs, je ne vois rien! Les fesses sont au niveau de votre bassin, impossible de passer la sonde aussi bas. » Une blague. C’est une blague c’est ça? L’enveloppe est déjà fermée? Non ce n’était pas une blague. La gynéco est morte de rire. moi pas trop. Je me détends avec le bruit des battements du cœur: le son de la vie, mon préféré. Petit(e) malin(e)… Je t’aime quand même. Mais je dois avouer que tu es très fort(e). Bravo.

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Par contre les jours qui suivent personne ne me croit. Les gens pensent que je les fais marcher, que je veux garder l’info pour moi. Difficile d’être crédible: 3 échographies en deux mois, et des fesses toujours soigneusement cachées. J’en rie avec eux, pourtant ma patience est mise à rude épreuve. Je vois les copines faire leur shopping de naissance, les enseignes me font de l’œil sur mon écran. J’en peux plus. Mais qui se cache là-dedans?? En tout cas ce qui est certain c’est que c’est un(e) futé(e). Et là je me fais le scénario catastrophe: bébé farceur se cache jusqu’au 9e mois, on a rien pu acheter, il/elle va naître sans vêtements ni chambre pour l’attendre. Moi qui me régalais à l’idée de préparer ses petites affaires! Pourtant tout est prêt: les prénoms, les deux listes. Alors certes on a eu une estimation: 70% fille. Mais elle est mise à rude épreuve par nos proches: beaucoup de « 70% fille » se sont finalement transformés en « 100% garçon« . Merci de votre aide. Alors pas le choix: mon bébé mystère et moi allions gentiment patienter jusqu’à l’échographie du second trimestre.

Ce jour-là j’étais comme un lion en cage: je ne tenais plus en place. Même si une partie de moi se préparait à se résigner durant un mois encore, l’autre partie espérait. Espérait que la révélation tant attendue soit pour ce jour. Pour ce 27 avril 2017. Le Papa était de la partie en plus. Tout était réuni. Mon bébé s’il te plait coopère… Afin de mettre toutes les chances de notre côté j’ai fait des exercices destinés à réveiller un peu bébé, 5 minutes avant le rendez-vous. Et on a prévenu l’échographiste dès le début. Je me revois encore la supplier:  » Apparemment c’est un bébé malicieux, alors comme il risque de jouer à cache-cache pouvez-vous regarder dès que la position s’y prête? S’il vous plaît s’il vous plaît« . Bien entendu la santé de mon enfant m’importait plus que tout. Alors je l’ai laissée se concentrer sur l’essentiel…      » Et ben oui je vous l’avais déjà dit: c’est une fille » L’annonce, la résolution d’un mystère tenace qui m’avait tant donné de fil à retordre… en fait elle est tombée comme ça, d’un coup, sans charme. Mais peu importe, ça y est on savait…

Une fille. Une petite fille. Alors ce serait Elle, ma princesse, ma chérie. Avec le recul cette attente a rendu l’annonce plus belle. Comme si elle avait voulu choisir son moment, choisir l’instant de la révélation de son secret si bien gardé. Et je ne lui en veux pas bien au contraire. J’aime l’idée que ce soit Elle qui ait décidé. Je serais donc la Maman d’une petite fille. Jusqu’à présent c’était un peu comme si j’attendais deux enfants, un garçon et une fille. Je les idéalisais, je les imaginais. Ce jour-là il m’a fallu, avec un petit pincement au cœur tout de même, dire au revoir au petit garçon. Je n’aime pas les au revoir, je suis comme ça. Et puis sur le trajet du retour, on s’est alors autorisés pour la première fois une projection dans le futur: nous deux, heureux, avec notre petite fille…

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Avoir une fille à mes yeux c’est symbolique, c’est comme perpétuer ma lignée, depuis mon arrière grand mère maternelle, que j’ai eu la chance de connaître. D’ailleurs nous avons choisi son prénom, Rose, qui est aussi celui de l’arrière grand mère du Papa, en deuxième prénom pour Aïnoha. En tant que Maman d’une petite fille je me dois d’être son modèle au féminin. Ce sera à moi de lui apprendre à devenir une femme:  à se maquiller, à prendre soin d’elle, mais aussi à prouver qu’elle n’est pas juste jolie, et qu’elle est capable de grandes choses dans tous les domaines. Une belle responsabilité! J’espère bien entendu lui transmettre mon goût pour les après-midis shopping et pour la Danse, mais sans obligation, elle sera libre de ses choix. J’aimerais lui transmettre le plaisir d’apprendre, la curiosité. J’espère réellement d’ailleurs qu’elle partagera des passions avec son Papa, qu’elle passera de beaux moments de complicité avec lui. Lui qui voulait regarder des matchs de foot avec son fils… peut-être que finalement sa fille deviendra sa plus fervente supportrice?

Mais en tant que vraie fille hyper girly… j’avoue que je suis quand même contente de pouvoir assouvir ma passion pour le rose, les paillettes et les licornes… 

Quand j’ai su que ce serait Elle je me suis réjouie pour les séances coiffure-maquillage-shopping à venir oui, mais à y réfléchir je rechercherais ces mêmes moments de complicité avec un garçon (sauf le maquillage bien entendu!). En fait fille ou garçon peu importe, la complicité ne se base pas sur le genre mais sur l’amour. Petite danseuse classique ou danseur hip hop, si mon futur enfant hérite de ma passion ce sera un lien de plus entre nous, mais mon admiration et mon soutien seront sans faille pour une petite violoniste ou un petit joueur de tennis. De toutes façons de l’amour j’en ai tellement en réserve…

Elever un garçon ou une fille, en quoi cela serait différent? Les générations précédentes apprenaient aux garçons à être forts, à ne pas montrer leurs émotions, et les filles avaient droit à leur leçon de couture ou de cuisine. Franchement je bondis quand je lis ce que les livres d’instruction de l’époque apprenaient aux enfants. Des phrases du genre  » quand ton mari rentrera du travail, il devra trouver une maison propre et rangée, une femme apprêtée, et un bon repas. » Si un jour j’élève un petit garçon, je lui apprendrais que pleurer n’est pas une honte ni une faiblesse, mais une preuve de sensibilité, je lui apprendrais à se servir d’un aspirateur, d’une machine à laver, je lui autoriserais à jouer avec des poupées si il le souhaite: il n’en sera alors qu’un bon père un jour… rien de moins. Je ne souhaite pas faire de ma fille une féministe révolutionnaire loin de là, mais j’aimerais qu’elle se sente assez forte et confiante pour accomplir ce qu’elle souhaite, et pourquoi pas si son bonheur passe par être Maman au foyer! Et ça aurait été pareil si elle avait été un garçon, après tout quoi de plus attendrissant qu’un Papa au foyer… Finalement la seule différence réside dans la dose de couleur rose présente dans la garde robe, et dans les accessoires pour les cheveux. Mais j’élèverais un garçon de la même manière que j’élève Aïnoha ça c’est certain: dans la bienveillance, l’écoute et la confiance…

 

Et puis à l’échographie suivante, celle du troisième trimestre… tu bougeais tellement que la mention « conditions de l’examen difficiles » restera notée à jamais sur le document… aucune photo 3D, aucune photo de ton profil ni de tes petits pieds… tu n’as donc plus rien révélé, même pas ton beau visage… jusqu’au jour magique de notre première rencontre…

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Saches ma chérie que je suis si fière que tu sois ma fille…

 

Et pour vous elle s’est passée comment la révélation DU secret? Avez vous des préférences, des attentes?

19 commentaires sur “Quand j’ai su que ce serait _Elle_ …

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  1. Quand mon médecin accoucheur m a annoncé à l échographie que j attendais une fille je me suis redressée en 2 secondes et je l ai embrassé !! un rêve qui se réalisait !

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  2. Ainoha est donc son 2eme prénom 😉

    Ton article me fait penser à mon article sur mon écho T2, où je voulais une fille et puis au final pourquoi pas un petit gars … et puis pour finir peu importe parce que je pense les éduquer de la même façon, l’éduquer dans son statut d’enfant et non de filles « sages » ou de garcons « courageux »

    J’avoue que acheter du neutre c’est pas non plusma grand passion et même si je m’etais dis que je ne voulais pas de chambre genrée .. J’ai craqué, la base est neutre mais avec les accessoires on sait clairement si c’est une fille ou un garçon. Les vêtement c’est un pur régal, par contre ma liste de naissance je pense avoir réussi à garder la surprise sur le sexe.

    Plus que 2 mois, ca va arriver vite. Il me manque plus que des pyjamas, le siège auto (répéré mais pas acheté) et les liniments, crèmes, cotons et autres produits de soin

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    1. Non non Aïnoha est bien le premier prénom 😊. Quand on aime marquer le genre ça doit être difficile de garder le secret pour la liste de naissance je te tire mon chapeau! Tu es largement dans les temps c’est super profite de ta fin de grossesse pour te reposer!

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      1. J ai mon rdv sage femme tout à l heure … vais-je être arrêter ? Attendrais-je le congé patho …. suspense !

        Ainhoa j adore, on entend peu ! Pour notre part Bébé aura un prénom très classique … papa aime pas trop l originalité « il aura déjà à épeler son nom toute sa vie ça sera bien assez » … J ai cédé mais j’adore quand même le prénom choisi donc ca va !

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      2. Yes ! En attendant l heure de l arrêt a sonné … j ai eu un rdv en début d après-midi et je suis sortie avec un arrêt dès demain

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  3. Je souhaitais une fille mais l’Époux n’avait pas de préférence.
    Nous avons connu le sexe du bébé à la deuxième échographie, sans aucun doute possible 😉, annoncé d’un ton laconique par mon gynécologue.
    J’étais ravie 🤗 !!!

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  4. Très belle histoire, quel suspens ! Moi j’ai eu le choix du roi un garçon et une fille, mon garçon a été un vrai bonheur (surtout pour mon mari, ah les hommes 😁) et mon deuxième je voulais absolument une fille, donc à la 2ème écho j’étais très impatiente de savoir, le médecin à commencé par une mauvaise nouvelle (problème de santé de mon bébé) pour ensuite m’annoncer la bonne nouvelle « UNE PRINCESSE », l’annonce a été un peu gâché mais j’étais tellement heureuse d’avoir une fille. Très bel article bisous 😘

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    1. Oh le choix du roi oui! Mainteant j’aimerais un petit frère pour Aïnoha, mais sans pression la nature décidera 😉. J’espère que le soucis de santé de ta puce n’est pas trop grave, effectivement l’annonce du sexe de bébé reste secondaire par rapport à son état de santé…

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      1. Elle a des kystes à l’intérieur du rein, elle est surveillée depuis sa naissance, on vérifie l’évolution pour éviter la nécrose et l’ablation.

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  5. Coucou, Quelle farceuse. Moi j’ai su que c’était une fille dès la première vraie écho (je ne compte pas la datation). Les pronostics allaient bon train dès le début selon la forme de mon ventre, etc. Je n’avais pas de préférence, mais j’ai l’impression au fond d’avoir toujours pensé que ça serait une fille ! Luna détestait les échos, moi aussi du coup, j’ai souvent vu la mention conditions de l’examen difficiles ! Bonne journée

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