Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de cette épreuve souvent plus redoutée par les parents ( surtout par la Maman… enfin surtout par moi en fait…) que par les principaux concernés: faire garder bébé pour la première fois. Oui il faut l’avouer c’est un cap à passer, certains parents y arrivent très tôt sans problème ( les grands parents, la tante, la meilleure amie… habitent à proximité! Quelle chance! ) et puis d’autres, comme nous, prennent leur temps et retardent ce moment car ils ne sont tout simplement pas prêts. ( Et pas de famille à l’horizon avant des kilomètres… ).
Je peux clairement vous avouer que j’appartiens à la seconde catégorie: pour commencer ma famille habite à 2h30 de route minimum pour les plus proches, et puis… allez oui je vous le confie… je n’en avais jusqu’à présent AUCUNE envie. Aucune envie de me sentir loin de mon bébé, aucune envie de passer autant de temps sans elle ( les films durent des heures maintenant au cinéma c’est fou! ), aucune envie de ne plus sentir son odeur, ni de m’amuser sans elle ( c’est l’amour de ma vie elle DOIT faire partie de tous les bons moments de mon quotidien! ). Je me voyais tout simplement incapable de lui expliquer que Papa ET Maman partaient tous les deux, sans elle, prendre du bon temps. Comme si on s’amusait mieux sans elle! ça lui aurait détruit son petit cœur c’est certain ( si si … ).
Je me repassais sans cesse cette journée de décembre, 3 mois après sa naissance, où j’ai eu l’envie folle d’aller chez le coiffeur. Shampoing, coupe, couleur, soins, je peux vous dire que les coiffeurs me font de grands sourires quand j’entre dans le salon. Au vu de la longueur de mes cheveux ( et donc de la facture ), j’ai droit à tous les égards. Et surtout… ça dure un bon bout de temps. 4h30 ce jour-là. Je me revois, la boule au ventre, scruter mon smartphone en quête de la moindre photo, du moindre signe de vie de mes deux amours, restés à la maison. Je me repassais les photos de la maternité pour patienter, les larmes aux yeux. Ce jour-là je n’ai clairement pas profité de cet après-midi rien qu’a moi. Pour la première fois de ma vie, il ne me tardait qu’une seule chose: me lever de ce (doux et confortable ) siège et courir retrouver mon bébé. J’ai eu beau me raisonner: elle est avec son cher Papa, et à voir les photo qu’il m’envoie ils s’amusent comme des fous… rien à faire. La boule était toujours là, et ne m’a quittée que lorsque j’ai pu serrer ma princesse dans mes bras. Si nous avions eu un public à ce moment précis, nous aurions donné l’illusion d’émouvantes retrouvailles à la suite de plusieurs jours de séparation. Au moins ça. Bref, malgré ma satisfaction capillaire, aucune envie de renouveler l’expérience.
Les mois ont passé, entre temps une occasion s’était présentée pour nous de nous échapper au cinéma, mais en un regard c’était clair: « non, aucune envie de la laisser« . La vie extérieure attendra. On l’aime notre cocon, on est si bien tous les trois. Et puis il y a quelques semaines les grandes productions hollywoodiennes ont mis du cœur à l’ouvrage pour nous convaincre de revoir nos positions. Tous ces films à l’affiche qui nous faisaient de l’œil, ça devenait limite insistant. On a poussé la torture au maximum: rentrer dans le hall d’un grand cinéma et respirer l’odeur du pop corn, puis faire demi tour avec notre poussette… ok là ça a été la goutte d’eau: c’est décidé on veut aller voir un film!!!
Grâce à ma Maman notre rêve a pu se concrétiser: le temps d’un week-end la voilà à la maison, heureuse de pouvoir passer un moment privilégié avec sa petite fille adorée. Tout était prêt: les biberons, les petits pots, les couches, les 25 post-its bourrés de recommandations diverses et variées… Il ne manquait qu’une chose: recoller mon cœur en miettes. L’idée de laisser la prunelle de mes yeux m’était encore difficile, malgré l’engouement général. Déchirée entre le bonheur de sortir en amoureux et l’angoisse de laisser mon bébé, mon ventre s’est à nouveau noué. Mais j’ai mis un point d’honneur à ne pas le montrer ( stressée moi?? non TOUT VA BIEN ).
Et voici comment le cap a été franchi avec succès. Toutes les précautions ont été prises pour faire de cette grande première un beau souvenir pour tout le monde:
- L’acclimatation était pour moi un élément crucial: Aïnoha ne voit pas sa famille souvent à cause de la distance, il a donc fallu qu’elle s’habitue pendant 24h ( non sans mal ) à la présence de ses grands parents à la maison. D’abord par le son de leurs voix, puis par des regards timides. Quelques rires, une compote partagée, et ça y est Mamie a conquit le cœur de bébé.
- Sa couverture portait mon odeur, ainsi la sieste a eu des airs de cododo avec Maman…
- J’ai pris soin de noter les horaires des repas et des siestes, il est important de ne pas déstabiliser bébé et de conserver son rythme habituel.
- Le mode d’emploi et les détails techniques du chauffe biberon ou des éléments du change ont été soigneusement « révisés » plusieurs fois la veille afin que Mamie prenne ses marques et puisse se sentir à l’aise et sereine.
- L’horaire de notre sortie a été réfléchi en fonction d’Aïnoha et de ses habitudes: il aurait été délicat je pense de nous absenter pour la première fois un soir, moment où nos câlins sont indispensables pour une nuit sereine. Nous avons donc choisi une séance l’après midi, afin de faire en sorte que la sieste comble une partie de notre absence.
- C’est peut-être bête par rapport à son jeune âge, mais j’ai ressenti le besoin de lui expliquer depuis la veille, que Papa et Maman allait faire une sortie à deux, que nous ne pouvions pas l’emmener car le cinéma n’est pas un endroit rigolo pour un bébé. Ses grands parents prendraient soin d’elle, et à son réveil de la sieste promis nous serions là. Ces mots m’ont rassurée à moi plus qu’a elle sans doute, mais qu’importe: l’essentiel reste notre sérénité à toutes les deux.
Et puis le moment est venu: celui où nous nous sommes retrouvés à deux dans la voiture, la première fois depuis 5 mois et demi. La sensation était étrange: un mélange d’euphorie et d’inquiétude. Mais l’inquiétude s’est vite dissipée. Le bonheur de retrouver un endroit qui ( il faut l’avouer ) nous avait manqué, de se retrouver en tête à tête. Quelques textos ( avec pour seule réponse: TOUT VA BIEN ) plus tard, me voilà plongée dans le film. Et, enfin, j’ai profité. J’ai apprécié. Je me suis laissée porter par l’instant. La boule au ventre de ma première expérience était bien loin. J’étais même prête à enchaîner un second film. Mais seulement l’espace d’un instant. Quand les lumières se sont rallumées une heureuse pensée pour ma princesse m’a envahie: » viens vite on va la retrouver! ». Et ce sont des parents survoltés et émus que bébé a retrouvé ce jour-là, comme promis après sa sieste…
Je dois tout de même vous l’avouer: je ne l’ai plus lâchée de la journée. Mais… nous avons repéré d’autres films qui sortent dans quelques mois…
Avant l’âge critique des 8 ou 9 mois durant lequel l’angoisse de la séparation est plus difficile à gérer, il est clair que laisser bébé pour la première fois reste plus difficile à gérer émotionnellement pour les parents que pour bébé! Si tout a été soigneusement préparé, il n’y a aucune raison que cette étape soit un échec! Au contraire, sociabiliser son bébé ( et apprendre à s’en séparer ) est bénéfique, d’après moi, pour sa vie future, durant laquelle il sera inévitablement confronté à la collectivité et à de nouveaux visages. Bon il est évident que c’est plus facile à écrire qu’a appliquer, je vous l’accorde. Il m’aura fallu 5 mois et demi pour me sentir prête. Pour que nous soyons prêtes. Et je reste loin d’être au point pour la séparation quotidienne que va entraîner ma reprise du boulot… Je me rends compte qu’accepter de se séparer de son bébé c’est accepter que le cordon soit définitivement coupé, accepter que quelqu’un d’autre soit capable de subvenir à ses besoins, et de contribuer à son bonheur. C’est accepter de voir cet être si précieux manger, rire, jouer avec une autre personne que nous. Et ce n’est finalement pas si facile pour un cœur de jeune Maman…
Mon expérience est mon ressentis me sont propres, mais je suis bien curieuse de vous lire maintenant! Alors cette grande première… vous me racontez?
Alors ici c est different car mes parents et beaux parents vivent à moins de 30km à la ronde (meme si ces derniers ne voient G que 1 fois/mois environ).1er restaurant à 2,Gaspard avait 18jours. On est parti vers 19h et revenu vers 22h30. 1ere nuit chez les grands parents,il avait 1mois et quelques jours. 1ere journee entiere chez ses grands parents a 2 mois. J ai laisse Gaspard 4h pour aller au theatre,il avait 1 mois tout pile…bon il etait avec son papa donc entre de tres bonnes mains.
On a fait environ 6 restaurants en amoureux en 6 mois a peu pres 5cinemas. On continue nos petits rendez vous en amoureux.
Prochaine etape: on le laisse le Vendredi soir pour le recuperer le Dimanche fin d aprem..et nous on part à Venise tous les 2…😊
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C’est top que vous puissiez profiter comme ça!! C’est bénéfique aussi pour Gaspard j’en suis sûre, car il se sociabilise, il apprend à vivre sa petite vie avec ses grands parents! Et ces derniers doivent être ravis en plus 😉 Heureusement pour nous ici que les bébés soient les bienvenus dans les restaurants, ça nous permet de pouvoir sortir « presque comme avant » assez souvent aussi…
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Oui apres on a de la chance de les avoir a cote mais c est vrai que je fais 1 confiance aveugle en mes proches…j apprehende plus la reprise du boulot…d etre debordee en fait
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Oui pareil car avec la reprise du boulot il va falloir s’organiser différemment… Je suis un peu plus réservée moi concernant la confiance aveugle, pas facile de me débarrasser de ce sentiment qui me persuade ( à tort ) que je suis la seule à savoir ce qui est bon pour ma princesse… Je t’admire pour ça 😉
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